• Projet écriture 2015 : 7e passage

    Aujourd'hui, voici le 7ème épisode (déjà !) du projet d'écriture que je mène depuis plusieurs semaines avec Mademoiselle M du blog Mes petites escapades.

    Le principe est toujours le même : toutes les deux semaines, l'une d'entre nous écrit la suite d'une histoire que nous inventons au fur et à mesure. Nous publions ensuite un sondage où vous pouvez voter pour votre suite favorie, ainsi vous participez à la construction de l'histoire !

    Si vous avez du retard dans les épisodes ou bien que vous voulez reprendre du début, voici quelques liens :

    Episode 1 - Episode 2 - Episode 3 - Episode 4 - Episode 5 - Episode 6

    Cette semaine, c'est Mademoiselle M qui prend la plume ! N'hésitez pas à voter au sondage et à laisser des commentaires, ça nous fait très plaisir à chaque fois. Evidemment, le passage est aussi disponible sur son blog.

    7
     

     


    De ma cachette, je ne vis que deux baskets noires traverser la chambre de mon oncle à grands pas. L'intrus semblait pressé. Si pressé, qu’il ne se rendit pas compte de ma présence. Le journal de Maria serré contre ma poitrine, je priai pour ne pas être découverte. L’inconnu se déplaçait rapidement et silencieusement. Une chose était sûre, ça n’était ni ma mère, ni mon oncle...

    C’est alors qu’une pensée effroyable me traversa l’esprit. Et si l’inconnu du clocher m’avait suivie jusqu’ici ? Mon coeur faisait d’immenses bonds dans ma poitrine tandis que de lourdes gouttesde sueurs descendaient le long de mon front. Mon inconnu cherchait quelque chose. J’entendai le battant de l’armoire s’ouvrir et se refermer, le coulissement des tiroirs qu’on ouvrait à la va-vite, le frémissement de feuilles qui se croisaient, le son des livres que l’on enlevait à la bibliothèque. Cela dura cinq minutes. Cinq longues minutes où je compris qu’il cherchait peut-être ce que je tenais entre les mains. Enfin, les baskets noires se dirigèrent vers la porte. Je me glissai en silence dans un coin plus étroit mais qui me permettait d’avoir une meilleure vue de la chambre. L’inconnu marqua une pause devant le seuil de la porte, puis la referma.

    J’avais vu son visage.  Je l’entendis descendre les escaliers. Je poussai un profond soupir de soulagement, avant de sortir de ma cachette.

    - Alex, chuchotai-je pour moi-même.

    Mais que faisait-il là, au juste ? Peut-être que mon oncle l’avait chargé de récupérer quelque chose pour lui ? Cette hypothèse était tout à fait plausible et me rassura un peu...

    Je passai l’après-midi seule au manoir, à regarder les gouttes de pluie par la fenêtre de ma chambre et surveiller du coin de l’oeil le journal de Maria que je n’osais plus ouvrir. Ma mère m’appela sur mon portable vers cinq heures. Elle m’expliqua que Cassie était miraculeusement réveillée après quelques heures de comas. Les médecins étaient tous choqué par la rapidité de la guérison de ma soeur. Mais elle avait tout de même un bras et une chambre dans le plâtre, ainsi qu’un petit choc à la tête. Elle ne sortirait donc pas le l'hôpital avant une ou deux semaines. Ma mère me prévient également qu’elle resterait avec Cassis pour la nuit mais que Papa, Sam et Willy rentreraient au manoir. Rassurée, j’éteignis mon portable.

    Trop curieuse, je m’allongeais sur mon lit, le journal de Maria entre les mains et l’ouvrit.

    - Il est temps de connaître ton histoire, Maria…

     

    Dimanche 25 Avril.

    Cette nuit, je me suis réveillée dans les Marais. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. J’ai fermé les yeux, j’étais dans mon lit, je les ai ouvert, j’étais allongé dans la terre, pieds nu et en robe de nuit. J’ai peur. Mon dieu, j’ai horriblement peur. Depuis que mère est morte je ne me contrôle plus. Tout le monde me regarde, chuchote sur moi. Je sais que je ne suis pas comme les autres. Matrone Abigail, me l’a dit. Elle essaye de m’aider, elle. Elle ne me prend pas pour un monstre. Elle a peut-être tord. Lorsque je m'énerve, le sol tremble sous mes pieds, quand j’entends des insultes sur moi, je sens la lame d’un couteau dans ma main...Mais Abigail me met en garde. Car d’après elle, la seule personne qui pourrait me nuire, c’est moi…


    27 Avril 1985.

    Romain m’a rejoint sous le grand sol hier soir alors que tout le monde dormait. J’ai dégusté ce moment magique. Mais quelques minutes ne suffisent pas. Je rêve parfois que nous puissions vivre pleinement notre amour. Mais c’est impossible.



    29 Avril 1985.

    Abigail me fait peur. Elle dit avoir vu mon avenir. Un avenir incertain d’après elle. Que dois-je faire ? Je n’ai personne à qui parler si ce n’est à Romain, qui commence à s’éloigner de moi. Il m’a jurer son amour. Alors pourquoi s’éloigner à présent ? Si sa famille y est pour quelque chose, je promets de me venger...Et ils le regretteront amèrement.


    Je feuilletais les pages et ne faisais même plus attention à l’heure qui tournait. Je sentais au-dessus de moi, le regard de Maria qui, depuis son tableau, m’observait.

    La vie de Maria était aussi incroyable qu'irréaliste. Pourtant après avoir lu quelques passages de son journal, je devins presque obsédée par cette jeune  femme qui avait un passé bien tumultueux. Mais une question restait en suspend, et tournait en rond dans ma tête : Maria était-elle toujours en vie ? J’avais la fâcheuse impression que son histoire avait marqué bien plus que ma famille, elle avait aussi marqué l’histoire de la ville de Folaincourt. Et de toute évidence, Oncle Sam ne m’avait pas tout dit sur cette mystérieuse nièce.

    - Alice ? hurla quelqu’un depuis le palier.

    La porte d’entrée claqua et j’entendis la petite voix de mon frère. Surprise, je jetais un oeil à l’heure. 19 heures.

    - Je suis dans ma chambre ! répondis-je en sautant sur mes deux jambes.

    Il fallait à tout prix que je cache le journal de Maria. Vite, vite, une bonne cachette ! J’entendis des pas lourd monter les escaliers. Pas aussi rapides que ceux de mon père, et pas aussi légers que ceux de mon frère... Oncle Sam ! S’il me découvrait en possession de ce journal, ça allait être ma fête. Ses pas se rapprochaient. Je regardai autour de moi, paniquée. J’eus juste le temps de glisser le carnet entre une pile de vêtement, avant que la porte ne s’ouvre sur mon vieil oncle.

    - Alice, nous sommes rentrés…, ses yeux scrutèrent l’ensemble de ma chambre, que fais-tu ?

    Je regardai mes deux mains glissé entre deux pulls et les retirai vivement.

    - Oh... euh, un petit peu de ménage. C’est le bazar dans mes vêtements.

    Je lâchai un petit rire nerveux. Tellement peu crédible...Dans le genre “j’ai quelque chose à cacher” j'étais au top. Mon astuce fonctionna : me prenant probablement pour une de ces adolescentes niaises, il leva les yeux au ciel.

    - Bon. Tu descends ? Nous avons commandé des pizzas.

    Je le suivis après avoir éteint la lumière de ma chambre et jeté un dernier oeil au tableau de Maria.

    Je vais découvrir ce qu’il t’est arrivé, Maria, ça n’est qu’une question de temps...

     

     

     
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