• Il y a quelques temps, je vous ai parlé d'un projet mystérieux qui allait bientôt voir le jour... Eh bien, tout se concrétise aujourd'hui.

    Je suis ravie de vous annoncer que Mademoiselle M et moi-même avons engagé une collaboration entre blogueurs (enfin, blogueuses) littéraires.

    Voici les blogueuses participant à ce projet (en cliquant sur le nom, tu peux découvrir leur blog) :

    mllem
    missnana
    tess
    gwladysrose
    victoire3
    kath
    alice
    carla
    invidia
    chupa
    Le principe est simple : environ une fois par mois, l'une d'entre nous va proposer un défi aux autres. La forme et le thème du défi variera en fonction de notre imagination : par exemple, lire un roman d'un auteur spécifique, ou bien sur un thème choisi, ou simplement lire un nombre de pages minimum... A la fin de chaque défi, nous écrirons chacune un article pour le présenter, raconter des petites anecdotes, dire si on a réussi ou non... Et pourquoi pas des gages pour celles qui ne réussisent pas le défi ?

    J'espère vraiment que tout cela vous plaira, en tout cas Mademoiselle M et moi-même travaillons beaucoup dessus depuis plusieurs semaines. Cela nous permettra d'apprendre à mieux se connaître entre bloggeuses, à faire des découvertes et à fonder notre petite communauté de passionnée ! 

    Dernier point : si vous souhaitez rejoindre la communauté, il n'est pas trop tard. Nous sommes 11 pour l'instant, et le maximum de participants se situera autour de 12, je pense. Si vous souhaitez vous inscrire, envoyez-moi un mail à l'adresse suivante : maboitealivres.juju@free.fr  Il faut évidemment être motivé et être sûr de ne pas nous lâcher au bout de quelques jours/semaines. Et aussi, il est préférable que vous ayez un compte Skype, c'est plus simple pour discuter du projet tous ensemble.

    Bien entendu, je vous tiens au courant dès que le projet débutera, nous allons commencer les défis très prochainement. N'hésitez pas à aller sur le blog des autres participantes ! Nous espérons de tout coeur que ce projet vous plaira. 

      

    juju


    9 commentaires
  • Aujourd'hui, voici le 7ème épisode (déjà !) du projet d'écriture que je mène depuis plusieurs semaines avec Mademoiselle M du blog Mes petites escapades.

    Le principe est toujours le même : toutes les deux semaines, l'une d'entre nous écrit la suite d'une histoire que nous inventons au fur et à mesure. Nous publions ensuite un sondage où vous pouvez voter pour votre suite favorie, ainsi vous participez à la construction de l'histoire !

    Si vous avez du retard dans les épisodes ou bien que vous voulez reprendre du début, voici quelques liens :

    Episode 1 - Episode 2 - Episode 3 - Episode 4 - Episode 5 - Episode 6

    Cette semaine, c'est Mademoiselle M qui prend la plume ! N'hésitez pas à voter au sondage et à laisser des commentaires, ça nous fait très plaisir à chaque fois. Evidemment, le passage est aussi disponible sur son blog.

    7
     

     


    De ma cachette, je ne vis que deux baskets noires traverser la chambre de mon oncle à grands pas. L'intrus semblait pressé. Si pressé, qu’il ne se rendit pas compte de ma présence. Le journal de Maria serré contre ma poitrine, je priai pour ne pas être découverte. L’inconnu se déplaçait rapidement et silencieusement. Une chose était sûre, ça n’était ni ma mère, ni mon oncle...

    C’est alors qu’une pensée effroyable me traversa l’esprit. Et si l’inconnu du clocher m’avait suivie jusqu’ici ? Mon coeur faisait d’immenses bonds dans ma poitrine tandis que de lourdes gouttesde sueurs descendaient le long de mon front. Mon inconnu cherchait quelque chose. J’entendai le battant de l’armoire s’ouvrir et se refermer, le coulissement des tiroirs qu’on ouvrait à la va-vite, le frémissement de feuilles qui se croisaient, le son des livres que l’on enlevait à la bibliothèque. Cela dura cinq minutes. Cinq longues minutes où je compris qu’il cherchait peut-être ce que je tenais entre les mains. Enfin, les baskets noires se dirigèrent vers la porte. Je me glissai en silence dans un coin plus étroit mais qui me permettait d’avoir une meilleure vue de la chambre. L’inconnu marqua une pause devant le seuil de la porte, puis la referma.

    J’avais vu son visage.  Je l’entendis descendre les escaliers. Je poussai un profond soupir de soulagement, avant de sortir de ma cachette.

    - Alex, chuchotai-je pour moi-même.

    Mais que faisait-il là, au juste ? Peut-être que mon oncle l’avait chargé de récupérer quelque chose pour lui ? Cette hypothèse était tout à fait plausible et me rassura un peu...

    Je passai l’après-midi seule au manoir, à regarder les gouttes de pluie par la fenêtre de ma chambre et surveiller du coin de l’oeil le journal de Maria que je n’osais plus ouvrir. Ma mère m’appela sur mon portable vers cinq heures. Elle m’expliqua que Cassie était miraculeusement réveillée après quelques heures de comas. Les médecins étaient tous choqué par la rapidité de la guérison de ma soeur. Mais elle avait tout de même un bras et une chambre dans le plâtre, ainsi qu’un petit choc à la tête. Elle ne sortirait donc pas le l'hôpital avant une ou deux semaines. Ma mère me prévient également qu’elle resterait avec Cassis pour la nuit mais que Papa, Sam et Willy rentreraient au manoir. Rassurée, j’éteignis mon portable.

    Trop curieuse, je m’allongeais sur mon lit, le journal de Maria entre les mains et l’ouvrit.

    - Il est temps de connaître ton histoire, Maria…

     

    Dimanche 25 Avril.

    Cette nuit, je me suis réveillée dans les Marais. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. J’ai fermé les yeux, j’étais dans mon lit, je les ai ouvert, j’étais allongé dans la terre, pieds nu et en robe de nuit. J’ai peur. Mon dieu, j’ai horriblement peur. Depuis que mère est morte je ne me contrôle plus. Tout le monde me regarde, chuchote sur moi. Je sais que je ne suis pas comme les autres. Matrone Abigail, me l’a dit. Elle essaye de m’aider, elle. Elle ne me prend pas pour un monstre. Elle a peut-être tord. Lorsque je m'énerve, le sol tremble sous mes pieds, quand j’entends des insultes sur moi, je sens la lame d’un couteau dans ma main...Mais Abigail me met en garde. Car d’après elle, la seule personne qui pourrait me nuire, c’est moi…


    27 Avril 1985.

    Romain m’a rejoint sous le grand sol hier soir alors que tout le monde dormait. J’ai dégusté ce moment magique. Mais quelques minutes ne suffisent pas. Je rêve parfois que nous puissions vivre pleinement notre amour. Mais c’est impossible.



    29 Avril 1985.

    Abigail me fait peur. Elle dit avoir vu mon avenir. Un avenir incertain d’après elle. Que dois-je faire ? Je n’ai personne à qui parler si ce n’est à Romain, qui commence à s’éloigner de moi. Il m’a jurer son amour. Alors pourquoi s’éloigner à présent ? Si sa famille y est pour quelque chose, je promets de me venger...Et ils le regretteront amèrement.


    Je feuilletais les pages et ne faisais même plus attention à l’heure qui tournait. Je sentais au-dessus de moi, le regard de Maria qui, depuis son tableau, m’observait.

    La vie de Maria était aussi incroyable qu'irréaliste. Pourtant après avoir lu quelques passages de son journal, je devins presque obsédée par cette jeune  femme qui avait un passé bien tumultueux. Mais une question restait en suspend, et tournait en rond dans ma tête : Maria était-elle toujours en vie ? J’avais la fâcheuse impression que son histoire avait marqué bien plus que ma famille, elle avait aussi marqué l’histoire de la ville de Folaincourt. Et de toute évidence, Oncle Sam ne m’avait pas tout dit sur cette mystérieuse nièce.

    - Alice ? hurla quelqu’un depuis le palier.

    La porte d’entrée claqua et j’entendis la petite voix de mon frère. Surprise, je jetais un oeil à l’heure. 19 heures.

    - Je suis dans ma chambre ! répondis-je en sautant sur mes deux jambes.

    Il fallait à tout prix que je cache le journal de Maria. Vite, vite, une bonne cachette ! J’entendis des pas lourd monter les escaliers. Pas aussi rapides que ceux de mon père, et pas aussi légers que ceux de mon frère... Oncle Sam ! S’il me découvrait en possession de ce journal, ça allait être ma fête. Ses pas se rapprochaient. Je regardai autour de moi, paniquée. J’eus juste le temps de glisser le carnet entre une pile de vêtement, avant que la porte ne s’ouvre sur mon vieil oncle.

    - Alice, nous sommes rentrés…, ses yeux scrutèrent l’ensemble de ma chambre, que fais-tu ?

    Je regardai mes deux mains glissé entre deux pulls et les retirai vivement.

    - Oh... euh, un petit peu de ménage. C’est le bazar dans mes vêtements.

    Je lâchai un petit rire nerveux. Tellement peu crédible...Dans le genre “j’ai quelque chose à cacher” j'étais au top. Mon astuce fonctionna : me prenant probablement pour une de ces adolescentes niaises, il leva les yeux au ciel.

    - Bon. Tu descends ? Nous avons commandé des pizzas.

    Je le suivis après avoir éteint la lumière de ma chambre et jeté un dernier oeil au tableau de Maria.

    Je vais découvrir ce qu’il t’est arrivé, Maria, ça n’est qu’une question de temps...

     

     

     
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  • tagcode

    Hello, je reviens aujourd'hui avec un TAG que j'ai trouvé sur un blog tout à fait par hasard. Il m'a beaucoup plu alors j'ai décidé de vous le faire à mon tour. J'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! 

    [J'ai quelque peu raccourci le TAG, que je trouvais trop long.]

    1. PARKING : Combien de livres as-tu dans ta PAL ?

    J'ai actuellement environ cinq ou six livres dans ma pile à lire (seulement !) notamment ceux ci-dessous : 

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    2. LIMITATION DE VITESSE : Quelle limitation donnes-tu à ta PAL ?

    En fait, je n'ai pas vraiment de limite. Bon, c'est sûr qu'au bout de 100 bouquins qui traineraient sur mon étagère, ça m'énerverait un peu et je ferais du tri... Mais sinon j'aime bien avoir beaucoup de livres qui attendent patiemment que je les ouvre. 

    3. ROUTE PRIORITAIRE : Quel livre est-il ta prochaine priorité ?

    Je compte lire The fault in our stars (Nos étoiles contraires en VO) dès que j'ai fini mon livre actuel. Je pars à Amsterdam la semaine prochaine donc j'avais envie de me mettre dans l'ambiance...

     4. RESERVE AUX CAMIONS : Quel pavé comptes-tu lire prochainement ?

    Bonne question... Eh bien l'intégrale 2 de Pretty Little Liars est un gros pavé, donc je dirais celui-ci. Surtout que je voulais relire le premier juste avant... Donc pas mal de pages en perspective - mais évidemment, ça ne me pose pas de problème. 

    5. RESERVE AUX BUS : Y a-t-il un livre que tu réserves pour une occasion spéciale ?

    J'ai répondu précédemment : The fault in our stars, étant donné que je pars à Amsterdam et que c'est une ville importante dans l'histoire. Mais sinon, je n'attends pas une occasion spéciale pour commencer un livre !

     6. SENS INTERDIT : Quel genre de livres ne t'attire pas du tout ?

    Il y a quelques mois, j'aurais répondu les classiques sans hésiter. J'ai toujours détesté ça, je ne comprends pas pourquoi un livre vaut-il mieux qu'un autre : les romans d'aujourd'hui seront les classiques de demain ! Et généralement on ne peut pas critiquer un classique sans que les autres pensent que l'on est pas assez intelligent pour le comprendre, comme si les auteurs classiques avaient la science infuse. Mais cette année j'ai commencé à lire Thérèse Raquin de Zola pour le lycée et, à ma grande surprise, j'ai adoré. J'ai aussi beaucoup aimé Les Misérables de Victor Hugo et l'Etranger de Camus. Je vous les conseille vivement ! Pour répondre à la question, donc, je dirais que je n'aime pas les théâtre (et la poésie, quoique Beaudelaire et Rimbaud me plaisent beaucoup en ce moment). Que ce soit Molière ou Racine, je n'accroche pas aux pièces...

    7. ROND POINT : Un livre qui t'a fait tourner en rond ?

    "La vérité sur l'affaire Harry Québert". Ce bouquin m'a mise dans tout mes états, j'essayais en vain de trouver le coupable de l'histoire.... Et je n'ai pas réussi. 

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     8. AUTOROUTE : Qui tagues-tu ?

    Tout ceux qui veulent ! Plus particulièrement Mademoiselle M, Katniss et Victoire3

      

     


    14 commentaires
  • si je reste
     
    Titre : Si je reste
     
    Auteur : Gayle Forman
     
    Edition : PKJ.
     
    Date de parution : 2010
     
    Nombre de pages : 184
     
    Résumé : Mia, dix-sept ans, mène une vie parfaite. Elle a des parents originaux, un petit frère adorable, un petit ami rockeur et elle possède un véritable don pour le violoncelle. Lors d'une sortie avec sa famille, la voiture fait une embardée dans la neige et personne n'y réchappe. Personne, sauf Mia. Mia qui se croyait intouchable, qui pensait que les accidents mortels n'arrivaient qu'aux autres. Mia qui, plongée dans un coma, va pouvoir contempler son propre corps, son esprit étant comme détaché d'elle-même. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la venue de ses proches, aux diagnostics des médecins. Elle voit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Car elle a le choix : sortir du coma, rester ? Ou bien se laisser aller pour rejoindre ses parents ? A quoi bon... Partir, revenir, elle devra faire le bon choix. 
     
     
    aime
    Dès la première page, j'ai complètement adoré ce roman. J'en avais énormément entendu parler, j'avais même vu le film, et le bouquin prenait la poussière dans ma PAL depuis Noël. Bon. Il fallait bien que je le lise ! Je me suis lancée. Et j'ai été transportée dans le destin tragique de Mia, comme si j'y étais. 
    J'ai tout d'abord beaucoup apprécié la musicalité du texte. Pour parler figure de style (merci le cours de français), c'est vrai qu'on remarque très facilement la métaphore filée de la musique qui se poursuit à travers tout le texte. La musique est le centre nerveux de Mia, elle détermine son quotidien, ses actions. J'ai notamment aimé ce passage, lors de l'accident de voiture : Mia perçoit "une symphonie de grincements, un choeur d'éclatement, une aria d'explosion et, en guise de final, le claquement triste du métal se fichant dans le tronc des arbres." Cette musicalité exacerbe les émotions dégagées par le texte. On frissonne, on en a les larmes aux yeux, ce n'est pas un livre que l'on peut bâcler, qui laisse indifférent.
    Le fait de plonger dans les souvenirs de Mia apporte de la vivacité à l'histoire, on apprend à connaître les personnages, on comprend mieux leurs réactions. Pour ce point, le film a bien repris le livre : j'ai retrouvé les situations, les phrases phare, etc.
    Ce qui m'a plu aussi, c'est la proximité entre Mia et le lecteur. Mia devient presque une amie, en fin de compte. On sait tout d'elle, sa vie, ses pensées, ses rêves, ses désillusions. Elle fait presque partie de nous-même, on a tous un "côté Mia", je pense donc que ce livre peut plaire à n'importe qui.
     
    pasaime
    Peu de points négatifs, donc.
    Il est vrai que j'ai trouvé le livre trop court (même pas 200 pages), mais un bon livre peut être court s'il est bien écrit. Donc ce n'est - malheureusement - pas un argument valable, je le crains.
    Et, deuxième petite chose, j'ai trouvé que l'histoire était trop prévisible. Je veux dire par là que le grand intéret de l'histoire porte sur une question : vivre ou mourir ? Mia a tout perdu, sa famille j'entends, elle ne pense donc plus avoir de raison de vivre. Mais son petit ami dont elle est follement amoureuse, sa meilleure amie et sa musique l'attendent... On sait bien quel choix elle va faire (même si en théorie, chacun répondrait à la question de manière totalement différente). Donc on lit le livre en connaissant déjà la fin...
     
    bref
    Un livre époustouflant, qui nous transporte dans la vie de Mia avec musicalité et émotions. Cependant, il est un peu trop court et parfois trop prévisible. 
    notation
     
    Pour finir... Quelques GIFs trouvés sur Internet, je les trouve magnifiques haha. 
     
     
     

    4 commentaires
  • Aujourd'hui voici le 6e passage du projet (déjà !), donc vous connaissez le principe : deux fois par mois, Mademoiselle M et moi-même écrivons la suite d'une histoire que nous inventons au fur et à mesure. C'est vous qui choisissez la suite, grâce au petit sondage à la fin de chaque épisode.

    Pour retrouver les épisodes précédents, c'est ici : 

    Episode 1 - Episode 2 - Episode 3 - Episode 4 - Episode 5

    Cette semaine, c'est mon tour ! Voici la suite de l'histoire que j'ai écrite. N'hésitez pas à voter au sondage et à laisser un petit commentaire pour donner votre avis, ça fait toujours plaisir.

    6       
     
     
            -Il y a quelqu’un ?

    Personne ne répondit au son de ma voix. Dans un sens, c’était une bonne nouvelle : j’avais envie d’être seule après l’accident de Cassie, la rencontre avec Caleb, et toutes ces questions qui trottaient encore inlassablement dans ma tête. J’étais éreintée, et même plus que ça ; éprouvée par les évènements. Je me demandai si maman avait prévenu papa, s’ils étaient à l’hôpital au chevet de ma sœur, avec Oncle Sam. Je l’espérais. Secrètement, je comptais sur leur absence pour fouiner un peu dans le manoir.

                    Depuis toute petite, j’avais toujours été une petite curieuse. J’avais dévalisé les tiroirs de toute la maison, fouillé au fond des placards secret de maman, et ce déjà bien avant mes cinq ans : ma maison n’avait aucun secret pour moi. J’étais la reine du « je trouve ce que je cherche ». Aujourd’hui, je comptais bien mettre mon talent à l’épreuve.

                    Avant tout, j’avais besoin de réponses à mes questions. Et ces dernières étaient nombreuses ! Mon curieux esprit synthétique rassemblait les éléments de la journée passée : y avait-il un rapport entre l’accident de Cassie et l’ombre que je voyais rôder autour de moi ? Et les portraits de Maria, les murmures d’Oncle Sam et de maman, tous ces secrets enfouis, avais-je le droit de les déterrer ? J’avais envie d’en savoir plus. Je vivais un mystère, à la façon des héroïnes de roman et de films qu’il m’arrivait d’envier. Mais tout compte fait, ça n’était pas drôle. J’étais prise dans une situation délicate, je ressentais toujours ce poids dans ma poitrine lorsque je revoyais la mine de Cassie, allongée sur le bitume. La façon dont son bras était tordu…

                    J’eus un haut-le-cœur et dus me rattraper à la rambarde de l’escalier pour ne pas tomber. Bon sang. C’était seulement maintenant que je ressentais le contre-coup ? La dose d’adrénaline qui me faisait tenir depuis ce matin bouillait dans mes veines ; ma seule peur était qu’elle disparaisse, me laissant seule avec mon effroi et ma panique dissimulés.

                    Je grimpai l’escalier quatre à quatre, direction la chambre d’Oncle Sam. J’étais persuadée de trouver mes réponses là-bas, c’était son sanctuaire, son refuge. Je me détestai, de fouiner dans cette pièce qui ne m’appartenait pas, telle une voyeuse. Mais il fallait une bonne dose de courage pour mettre son nez là-dedans et je pense que Cassie aurait été fière de moi.

                    La pièce était sens dessus dessous. On aurait dit qu’une tornade était passée et avait tout ravagé. Les tiroirs étaient retournés, le lit éventré, les habits jetés en vrac hors de leurs placards, les livres déchirés. Je restai bouche-bée plusieurs secondes, puis me repris. Ne pas traîner. Oncle Sam pouvait arriver d’une seconde à l’autre.

                    Je commençai à jeter un coup d’œil dans les affaires éparpillées, sans cesser de me demander ce qui s’était passé. Il ne restait qu’un seul livre debout sur la bibliothèque. Je me relevai pour l’attraper, me pris les pieds dans le tapis et roulai au sol. Si la situation n’avait pas été si dramatique, je crois que j’aurais éclaté de rire.

                    Lorsque je secouai le tapis, je découvris une forme dans les lattes du parquet. Incroyable ! S’agissait-il d’une… trappe ? Comme dans les films, je tirai sur la poignée. Elle me résista quelque peu, mais l’adrénaline dopait mes capacités. Je soulevai la petite porte et mis mes mains dans le trou. J’en retirai un carnet à la couverture de cuir, si poussiéreux que, lorsque j’essayai de souffler dessus pour le nettoyer, je fus prise d’une quinte de toux en avalant trois centimètres de poussière. Il devait être caché ici depuis un certain temps… Chose étrange, il y avait une trace de doigt – autre que la mienne – sur la reliure. Hmm, ainsi donc quelqu’un avait consulté ce carnet récemment.

                    Je l’ouvris, essayant vainement de contrôler les battements hystériques de mon cœur. C’était la première fois que je me mettais dans un tel état de stress.

                    Les pages, jaunies, prouvaient l’ancienneté de l’ouvrage. Les mots étaient tracés à la plume, couraient sur le papier. Je plissai les yeux pour déchiffrer l’écriture vieillote.

    Lundi 12 mars.

    Je suis absolument exténuée par le court des évènements. Parfois même, lorsque les regards se tournent vers moi dans les rues, lorsque j’entends des murmures effrayés et des insultes sur mon passage, je ressens une telle colère en moi que je dois me serrer les mains jusqu’au sang pour ne pas commettre un meurtre. C’est là que je m’effraie moi-même. C’est dans ces moments-là que je réalise ce que je suis… Je n’arrive plus à me contrôler. Je mérite les appellations de « sorcière » « satan » que les villageois me donnent. Je n’en peux plus, seigneur. J’ai envie de mourir parfois. Mon père m’a encore battue hier lorsqu’il a appris ce que j’avais fait. C’est terrible, je n’arrive pas à me contrôler.

    Maria

                    Un journal intime ! Etre plongé ainsi dans les pensées secrètes de mon ancêtre me donna des frissons. Qu’entendait-elle par « des choses horribles » ? Pourquoi s’était-elle mis les gens de Folaincourt à dos ?

                    Je voulus me relever, pantelante, lorsque j’entendis des pas craquer dans l’escalier. Je me jetai sous le lit et baissai la tête pour éviter que mes cheveux ne dépassent. Mon cœur battait si fort que j’avais la sordide impression que l’on l’entendait dans toute la maison.

                    C’est alors que la porte s’ouvrit. 

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