• Projet écriture 2015 : 3e passage

    Vous commencez à comprendre le principe : toutes les deux semaines, Mademoiselle M (son blog ici) et moi-même écrivons le passage d'une histoire à suivre, que nous avons inventée. A l'issue de chaque épisode, c'est à vous de voter pour savoir comment continuera la suite ! 

    Cette semaine, c'est Mademoiselle M qui a écrit le troisième épisode.

    Vous pouvez évidemment retrouver le 1er ici, et le deuxième ici.

    Sans plus attendre, c'est parti ! N'oubliez pas de voter à la fin, et pourquoi ne pas laisser un petit commentaire pour partager votre avis ?

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    Le mur fut mon seul soutient. J’aurais du ouvrir cette fichue porte. Je l’aurais fait sans nul doute si quelque chose n’avait pas attiré mon attention. Un bruit. Un bruit sourd qui provenait de mon armoire à pied. Dans le noir, j’avançais pied nu sur le parquet qui grinçait à chacuns de mes pas. Mon coeur battait à une vitesse folle.

     

    A peine une journée passer dans ce manoir et j’en avais déjà ma claque. Tout d’abord cette sensation d’être observé que j’avais ressenti dans le jardin, puis cet étrange Maria qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau, et enfin ça… Qu’est-ce qui ne tournait pas rond ici ?

    Je portais ma main à la poignée. Deux petites gouttes de sueurs coulèrent le long de mon front. Le bruit s’intensifiait. Comme si quelque chose -ou quelqu’un- tapait contre le bois de l’armoire.

    Mais alors que j’étais prête à découvrir de ce quoi il s’agissait, la porte battante s’ouvrit en un battement et  je me sentis propulser au sol par un coup d’épaule violent alors que l’ombre d’un être humain glissa dans toute ma chambre jusqu’à ma fenêtre et se laissa glissa à l’extérieur. Terrorisée que j’étais, je restais quelques secondes au sol sans savoir comment réagir.

    Puis sans me défaire de cette témérité que je ne me connaissais pas, je me levais -encore tremblante- et posais une main sur le bord de ma fenêtre. Je n’avais même pas remarqué qu’elle étais ouverte lorsque je m’étais endormie. Puis le sang recommença à couler dans mes veines, mes esprits se remirent en place et je fonçai dans le couloir. Il n’y avait plus personne sur le palier, ni Sam, ni la mystérieuse personne en grande conversation avec lui. Et puis, à la vue de cet immense couloir que je me mis à hurler. Ce hurlement que j’avais retenue quelques minutes plutôt.

    Le réveil fut douloureux. Je descendis les marches de l’escalier tel un zombie. Je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit, mes yeux passaient leur temps à vagabonder entre l’armoire et la fenêtre. Lorsque que j’avais hurler un petit peu plutôt dans la nuit, toute la maison s’était réveillée paniqué pour me découvrir en pleur pelotonné contre moi-même en pyjama dans le couloir. Mes parents avaient essayer de m’arracher quelques informations mais je n’ai rien dit avant l'arrivée de l’oncle Sam. A lui, je lui avais tout balancé à la figure comme s’il était le seul responsable. Mais mon père avait commencé à croire à des voleurs et avait pensé qu’il serait plus juste d’avertir les autorités. Je n’y étais pas contre, seulement oncle Sam n’était pas du même avis. Il avait interdit à mon père de toucher au téléphone et il avait lancé une phrase avant de retourner se coucher qui m’avait mise hors de moi.

    - Il n’y a pas de voleurs ici. Ces gamins ont vraiment beaucoup trop d’imagination. Retournez tous vous coucher !

    Après ça, mon mère avait cru important de me rassurer et m’avait prouvé comme si je n’avais que quatre ans -et une couche-culotte à la place de mon pyjama - qu’il n’y avait pas, je cite “de monstre dans l’armoire”. Puis elle m’avait bordé et m’avait déposé un doux baiser sur le front avant de fermer ma fenêtre restée ouverte. C’est ainsi, en me remémorant tous les passages de cette affreuse nuit que j’avais débarqué dans le salon.

    -Bonjour, ma chérie, sifflotait mon père un café dans la main, le journal dans l’autre, bien dormi ?

    Je ne pris même pas la peine de répondre et m’installai à table où une multitude de petits pains au lait étaient posés en désordre sur une assiette. J’en pris un et le croquais à pleine dents. Je remarquai mon petit frère allongé sur le sol, sa fidèle console dans les mains. C’était à peine s’il s’était rendu compte de ma présence.

    - Où sont les autres ?, je questionnai mon père qui lèva son nez du journal au son de ma voix.

    - Ta mère prend sa douche, Cassie est au téléphone et Sam...je ne sais pas où il est passé, dit-il en regardant autour de lui, Aujourd’hui ta mère s’est mise en tête de vous faire visiter le village. Tu devrais aller te préparer.

    - Il nous faudra à peine un quart d’heures pour faire le tour de ce bled, dis-je en soupirant, je préférerais rester ici…

    - Écoute, chérie, cela fait très longtemps que je n’avais pas vue ta mère aussi joyeuse. Alors, s’il te plaît, ne gâche pas ses vacances et fait lui plaisir, d’accord ?

    Je haussai les épaules et débarrassai mon bol de lait.

    - Il vient, lui ?, je demandai en regardant le petit geek en pleine action.

    - Non. Lui, moi et Sam nous allons à la pêche. Tu sais que dans ces marais on peut trouver...

    Je me faufilai dans les escaliers avant d’avoir le droit à un cours de pêche avec mon père.

    - Hé ! Fais attention où tu vas, Alice !, grogna ma soeur alors que j’étais arrivée en haut de la cage d’escalier, c’est parce que tu as peur de voir un autre fantôme que tu baisse la tête de cette façon ?, se moqua-t-elle en agitant sous mon nez ses longs cheveux dont le shampooing à la verveine citronnelle s’infiltrait dans mes narines d’une façon très désagréable.

    Je la dépassai sans même relever sa pique. A quoi bon entrer dans son jeu ? A priori la facette de la soeur complice qu’elle m’avait fait miroiter la veille s’était évanoui dans la nuit.

    Arrivée dans la chambre 6, je fermai la porte dans mon dos et, déterminée, j’ouvris la porte de l’armoire. Rien, mis à part ma pile de vêtement et une paire de botte. Je tentais de me remémorer la scène dans ma tête. Je revoyais cette ombre qui s’était glissée sans un bruit sur le parquet mais qui avec une force étonnante m’avait propulsé sur le sol. Et puis je me revoyais quelques heures avant, entrain de déballer ma valise. Je m’étais mise en pyjama et m’étais glissé dans mes dras avant d’entendre les voix dans le couloir. Il devait être vingt-trois heure.

    - Il n’y avait donc rien lorsque je me suis couchée, je chuchotai pour moi-même en glissant mon regard de haut en bas du meuble en bois, mais c’est complètement impossible !  

    Cela voudrait dire que quelqu’un était apparu dans mon armoire, comme ça, en un claquement de doigt ? Et surtout, que faisait-il là ? Je n’eus pas le temps de pousser mes réflexions plus loin car la voix de ma mère se fit entendre en bas de l’escalier. Je sautai dans un jean, enfilai une chemise à la va-vite, tout en ne réussissant pas à détacher mon regard de celui de Maria sur le tableau au dessus de mon lit.

    Je fonçai dans la salle de bain, me brossai les dents, passai un coup de peigne dans mes cheveux, traçais deux traits de liner noirs au-dessus de mes cils et descendis les escaliers tout en tentant d’enfiler mes baskets. Un véritable parcours du combattant relevé en mois de cinq minutes montre en main.

    Maman, Cassie, et Sam discutaient dans le hall devant la porte d’entrée. Maman parlait fort, faisait de grands gestes et avait enfilé sur sa tête le chapeau d’Indiana Jones comme si nous allions partir à la recherche de l’arche perdue. En effet, elle était de bonne humeur.

    En remarquant ma présence, Sam eut un petit rictus qui échappa à tout le monde sauf à moi. Mais il se reprit bien vite et me sourit. Je grognais intérieurement.

    - Voyez qui voilà ! Alice, comment vas-tu ce matin ?

    A priori ma réponse ne l'intéressait pas tellement puisqu’il passa tout de suite à autre chose. Il passait de temps à autre une tête par-dessus son épaule et je me demandais vraiment ce qu’il était entrain de faire.

    Et c’est alors que je le remarquai. Lui, caché par l’ombre de la grande horloge à pied, il s’avança d’un pas. Grand, brun, les mains dans les poches, le regard espiègle et habillé d’un polo blanc sans manche, il tendit une main vers moi. Stupide que j’étais je mis quelques secondes - embarrassantes -  avant de tendre la mienne et la serrer.

    - Je te présente Alexandre. C’est un jeune de Folaincourt, dit mon vieil oncle en donnant une petite tape amical dans le dos de celui-ci, il vient souvent ici faire le jardin et le bricolage contre quelques billets.

    Le dénommé Alexandre passa une main dans ses cheveux comme s’il était gêné que l’on puisse parler de lui à la troisième personne. Je le comprenais, moi ça ne m’aurait pas plu.

    - Alexandre, je te présente Alice ma petite nièce, la deuxième fille d’Isabelle….

    - Enchanté, dit ce dernier en me regardant dans les yeux, tu peux m’appeler Alex.

    - Euh...ouais, moi aussi, je répondis comme une gourde, enfin je veux dire, je suis enchantée de te rencontrer...mais...euh...tu ne dois pas m’appeler Alex, évidemment !, me rattrapais lamentablement, Enfin, tu m’as comprise...

    Cassie arqua un sourcil et je sentis le rire monter dans sa gorge. Heureusement ma mère toujours aussi fleurette ouvrit la porte et salua les deux garçons en prétextant que “nous n’aurions pas le temps de tout voir si nous restions planté là”. En même temps trois maisons et une église, ça n’allait pas nous prendre trois plombes !

    En passant à côté du fameux Alex, celui-ci me souffla un “à bientôt” à l’oreille. Étrangement cette simple phrase eut pour effet comme une décharge électrique qui parcourut toute ma peau. Contrairement à ce que vous auriez pu penser, celle-ci ne fut pas très agréable. C’était un sentiment étrange qui me traversait, comme si mon esprit lui-même avait senti le danger. J’avais un mouvais pressentiment. Et alors que je restais planté sur le perron telle une véritable potiche incapable de réfléchir avec un million de mots dans le désordre dans sa tête, la porte de la demeure se referma dans mon dos, telle une vieille porte de prison.

    - Tu viens, Alice ?, hurla ma mère depuis la voiture.

    Je levai les yeux aux ciels et rejoignis à contre coeur ma mère et ma soeur. Le fait de quitter des yeux le manoir de l’oncle Sam me fit comme une sorte de délivrance dans le creux de mon ventre. Toute l’anxiété de la veille s’évanouit en même temps que le toit du bâtiment dans les hauts arbres. Le chemin jusqu’au centre du village fut plus long que je ne le pensais. Maman voulut s’arrêter toutes les deux minutes au bord de la route pour prendre des photos des marais. Au bout du troisième arrêt j’avais tout simplement envie de hurler que ça n’était que de l’eau verte et pâteuse. Mais j’imaginais sans mal qu’elle l’aurait mal pris. Alors je me suis tu. Enfin, après un quart d’heure de trajet - ce qui aurait du être cinq minutes - nous découvrîmes, moi et Cassie, le village de Folaincourt…

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    Merci !


  • Commentaires

    1
    Victoire3
    Dimanche 1er Mars 2015 à 13:28
    Hello ! Alors je ne vais pas faire les éloges de ce magnifique passage une nouvelle fois (je les ai fait chez Mademoiselle M ) . je crois que quand c'est elle qui écrit je lui dis ce que je pense sur son blog et inversement pour toi ! Mais là, je voulais te faire part d'une remarque comme c'est toi qui va écrire le prochain passage : Alors, je suis dans une passe très romantique (avec Twilight) et ce serait pas mal s'il se passait quelque chose entre Alex et Alice ! Voilà, c'est juste une proposition de ma part... Victoire3
      • Juju991 Profil de Juju991
        Dimanche 1er Mars 2015 à 18:29
        Coucou ! Je prends en note ta remarque mais, de toute façon, c'est ce que je comptais faire ! Ce qui est bien avec cette histoire, c'est qu'il existe des tonnes de possibilités. Je te laisse la surprise...
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